Sète : l'activité portuaire maintenue suite à l'incendie dans l'usine de Saipol

Le site de Saipol à Sète

Crédit photo ©Saipol
L'explosion suivie d'un incendie, qui s'est produite le mercredi 10 mars dans l'usine de Saipol, implantée dans le port de Sète, ne présente aucun risque de pollution, a indiqué la préfecture de l'Hérault. Le leader européen de la transformation des oléagineux, qui a annoncé l'an dernier un investissement de 60 M€ à Sète, pèse à lui seul 20 % du trafic du port.
 

Les analyses effectuées après l'explosion suivie d'un incendie le 10 avril dans une usine classée Seveso (seuil bas) de Saipol implantée dans le port de Sète (94 salariés) « permettent à ce stade d'écarter tout risque de pollution » a indiqué le 11 avril la préfecture de l'Hérault.

Les prélèvements de l'air lèvent le doute sur la présence de tout produit toxique au-delà des seuils de danger, assurent les services de l'État. Concernant les eaux d'extinction utilisées par les pompiers, « une pollution en masse du bac de rétention par des acides gras [taux de 2 g par litre estimé, NDLR] est relevée mais ce sont des produits qui ne présentent pas de risque de toxicité pour l'homme ». Ces eaux vont faire l'objet d'un traitement durant plusieurs jours, est-il précisé.

Une entreprise en maintenance

Les faits se sont produits vers 17h00 mercredi dans l'entrepôt d'estérification (fabrication de carburant à partir de graines), où étaient stockés 300 m3 de diester alors que le site était en maintenance, d'après les premiers communiqués de la préfecture.

L'incendie a été rapidement maîtrisé, deux heures plus tard mais un panache épais et noir s'est étendu vers la mer pendant plusieurs heures, poussé vers la mer par le vent.

L'employé grièvement blessé par l'explosion était toujours en soins intensifs à l'hôpital de Montpellier le 11 avril en fin de journée mais sans que son pronostic vital ne soit engagé, a indiqué dans un communiqué la filiale du groupe Avril, grand producteur d'huiles (notamment Lesieur et Puget) et d'agrocarburants.

Pas d'arrêt de l'activité portuaire

L'accident a nécessité le déploiement d'un important dispositif de secours, dont deux groupes de lutte contre les incendies, un véhicule de détection, d'identification et de prélèvement (VDIP), un bateau pompe, la cellule d'intervention chimique des pompiers, mais sans mettre à l'arrêt l'activité portuaire ni la circulation ferroviaire, Sète figurant parmi les ports ayant beaucoup développé leur report modal. Le trafic maritime est maintenu tandis que les installations portuaires situées près de l’usine n'ont pas été endommagées.

Installée dans la zone industrielle du port de Sète depuis 1989, l'usine Saipol transforme du colza d'importation en tourteaux riches en protéines pour l'alimentation animale et en huiles végétales pour la production de biocarburants.

La direction souligne que ses équipes « sont pleinement mobilisées et en lien étroit avec les autorités afin de comprendre l'origine du sinistre ». Une étude de l'impact sur son activité est en cours, ajoute l'entreprise.

Un investissement de 60 M€

Après avoir failli fermer en 2020, le site sètois de Saipol est reparti l’avant depuis 2022 et pèse à lui seul 20 % du trafic du port, soit 1 Mt par an. Le spécialiste de la transformation des graines oléagineuses a programmé un investissement de 60 M€, annoncé en février 2023 et en cours d'exécution, pour moderniser ses installations et optimiser sa production.

Prévue en 2024, la finalisation de la première des trois tranches de travaux, de 28 M€, doit permettre de positionner le site de Sète comme un pôle de transformation mondial de colza. Une seconde, d’un montant équivalent, porte sur la diversification de son offre avec des énergies servant la transition énergétique.

À terme, l'opération vise aussi à permettre de traiter la graine Nuseed Carinata pour la transformer en complément du colza.

Des précédents

Saipol possède quatre autres sites en France, à Grand-Couronne, près de Rouen, à Mériot (Aube), Lezoux (Puy-de-Dôme) et Bassens (Gironde). Sète vient s'ajouter à une liste noire pour le groupe Avril après les accidents survenus dans les usines Saipol de Dieppe (deux morts en 2018), en cours de transformation à travers un projet porté par avec Royal DSM, et de Grand Couronne (port de Rouen) en 2020.

A.D. (avec l'AFP)

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