En septembre 2021, le port d’Anvers devrait aligner dans ses bassins un premier remorqueur équipé d’un moteur bi-carburant, alimenté en hydrogène à 80 %, avec la possibilité de basculer sur le diesel. Le lancement de la construction de l'Hydrotug est imminent.
L'Hydrotug serait selon ses promoteurs le premier navire d'une puissance de 4 000 kW à être propulsé par un bicarburant hydrogène-diesel. La Compagnie Maritime Belge, qui s’est récemment diversifiée dans la recherche et l’exploitation d’un carburant alternatif et notamment l’hydrogène, annonce qu'un remorqueur à la capacité de stockage de 400 kg d’hydrogène sera opérationnel dans les deux ans. Le groupe s’est associé pour cette entreprise, dans un joint-venture Behydro avec le belge ABC, motoriste basé à Gand. L'Hydrotug est la suite logique de l'Hydroville, première réalisation et ferry à passagers d'une capacité et d'une puissance limitées que CMB utilise pour le transport de son personnel à l'intérieur de la zone portuaire.
Le coût d’un tel engin sera de 10 % plus élevé par rapport à un remorqueur classique mais sans émissions de CO2. Un filtre à particules et un catalyseur assureront en outre des émissions minimales d’oxyde d’azote et de particules fines. Quant au moteur, il répondra à la norme la plus stricte de l’UE : Stage V. Le port d’Anvers fait valoir « une première mondiale » et en fait une illustration de sa stratégie d’intégrer les technologies les plus respectueuses de l’environnement.
Prochaines étapes ?
La CMB souhaite réaliser, dans un avenir encore à préciser, une station de stockage et de fourniture d’hydrogène. Il est probable que le port d’Anvers commandera d’autres remorqueurs propulsés à l’hydrogène et au diesel. Dans le cadre des activités des industries chimiques locales, il est produit annuellement à Anvers 350 000 t d’hydrogène issues de la production de chlore. CMB coopère par ailleurs avec WWB (Windcat Work Boats), qui développe un projet de CTV (Crew Transfert Vessels) propulsé à l’hydrogène, et ce, pour l’industrie offshore.
Le groupe CMB, couvrant un large spectre d'activité (vracs secs avec Bocimar, exploitation et affrètement de porte-conteneurs avec Delphis, transport de produits chimiques avec Bochem, et CMB Technologies), vient de procéder à une extension de son réseau international. Basé à Anvers, il est implanté à Singapour , Hong-Kong, Tokyo et vient s’ajouter Hambourg. CMB Hambourg représentera désormais toutes les activités du groupe en Allemagne et dans le nord de l’Europe. La direction a été confiée à Benjamin Weinacht.
B.V.D.B
