L’ECV « sédiments de dragage » a été signé par l’Etat

Le 25 janvier 2023, quelques-unes des 16 premières structures signataires de l’engagement pour la croissance verte ont été reçues par la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie.

La signature de l’Etat, après celles de tous les autres partenaires, officialise l’engagement pour la croissance verte (ECV) sur les sédiments de dragage. Elle lance la démarche de partenariat pour bâtir une nouvelle filière industrielle autour de leur valorisation, plus particulièrement dans les Hauts-de-France.

Les premiers partenaires de l’ECV sur les sédiments de dragage ont signé le document lors des Assises nationales des sédiments le 15 novembre 2022 à Lille (voir article de NPI).

Depuis cet événement, au total, ce sont 21 (et non plus seulement 16) porteurs de projet qui ont apposé leur paraphe sur l’ECV, le dernier étant l’Etat le 25 janvier 2023 à Paris, et officialisant ainsi l’engagement et la démarche. L’ECV est signé pour une durée de trois ans.

Les signataires sont des industriels (Nord Asphalte, Eqiom, Baudelet Environnement, Cemex, Colas…), des scientifiques (Cerema, Institut Mines Telecom, centre d'études et de recherches de l'industrie du béton…), des gestionnaires (d’infrastructures comme VNF ou des port comme le GPM de Dunkerque), des acteurs institutionnels (région Hauts-de-France, CCI), des collectivités territoriales (métropole européenne de Lille), des fédérations (des travaux publics Hauts-de-France, du bâtiment du Nord-Pas-de-Calais) ou confédération (des PME des Hauts-de-France).

Cet ECV, de son élaboration à sa signature, est l’aboutissement d’un long travail mené par le pôle régional pour la création et le développement des éco-entreprises (CD2E) basé dans les Hauts-de-France et les différentes parties prenantes. C’est le CD2E qui va assurer « la coordination » de la mise en œuvre de cet ECV, comme précisé lors des Assises.

Passer à un déploiement industriel

Des démarches, sous la forme de projets innovants ou de démonstrateurs, autour de la valorisation des sédiments ont été initiées dans la région depuis plus d’une décennie (Sedimatériaux, centre de ressources Sedilab).

Avec l’ECV, il s’agit d’aller plus loin en développant de manière industrielle les solutions testées au cours des années passées pour une valorisation et un réemploi des sédiments à une plus grande échelle. « L’objectif est de contribuer à l’émergence rapide d’une filière industrielle en France avec un fort potentiel international, en utilisant les Hauts-de-France, comme laboratoire ».

Parmi les applications « à forte valeur ajoutée d’un point de vue industriel » : asphalte, béton, ciment, matrices composites, granulats (voir encadré).

La valorisation des sédiments répond à plusieurs enjeux environnementaux dont la diminution des déchets et la sauvegarde de matières premières (qui ne sont ni extraites ni exploitées mais remplacées par des sédiments traités pour répondre aux besoins et usages).

Elle s’inscrit aussi dans un contexte réglementaire : à partir du 1er janvier 2025, le rejet en mer des sédiments et résidus de dragage pollués sera interdit, ce qui va accroître la quantité de sédiments à valoriser à terre. Sachant que les sédiments marins ou fluviaux représentent des millions de m3 dragués chaque année pour assurer le bon fonctionnement des voies d’eau navigables et des ports en France (voir article de NPI).

Des exemples de valorisation des sédiments

Les sédiments ont un potentiel de remplacement :

-de 30 % en couche d’assises en technique routière (en remplacement de graves naturelles)

-de 30 % dans des éco-modelés (en remplacement des terres végétales)

-de 20 % du sable dans des bétons (blocs de lutte contre l’érosion, mobilier urbain)

-de 50 % du sable dans une couche de roulement de voirie légère (piste cyclable)

-de 70 à 80 % dans des substrats « végétalisables » (en remplacement de terre végétale)

-10 à 25 % dans des liants routiers (en remplacement de clinker ou laitiers)

-10 à 25 % dans les asphaltes (en remplacement des fillers calcaires et sables).

Evaluation des volumes :

-Béton prêt à l’emploi : 50 000 à 200 000 m³ de sables

-Coulis auto-compactant : potentiel de 15 000 à 20 000 m³

-Béton préfabriqué : une société a un potentiel de 10 000 tonnes par an

-Eco-modelé : remplacement de terre végétale, évaluation de 80 000 m³

-Cru de cimenterie : 20 000 tonnes dans le cru du ciment et 25 000 tonnes dans les liants hydrauliques

-Asphaltes : 7000 tonnes. Si développement aux enrobés : millions de tonnes (sous réserve d’étude de confirmer la possibilité d’incorporer des sédiments).

 

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