L’alimentation en eau, un enjeu majeur pour Seine-Nord Europe

Le futur lit de l'Oise

Crédit photo Etienne Berrier

Seule l’Oise doit fournir de l’eau au canal Seine-Nord Europe, ce qui signifie l’absence de prélèvement d’eau dans les différentes rivières traversées afin de ne pas bouleverser leurs écosystèmes. Par ailleurs, de nombreuses mesures sont prises pour limiter les effets négatifs du chantier du canal sur son environnement : déboisement progressif des emprises, pêches de sauvegarde, plantations d’arbres, création de mares.

Parmi les premiers travaux entrepris pour la construction de Seine-Nord Europe, le déboisement des emprises dans la vallée de l’Oise figurent en premier puisqu’ils ont débuté fin 2022. Les bois extraits ont d’ailleurs été évacués par voie fluviale, ce qui en a fait les premiers utilisateurs des nouveaux quais construits à Pimprez et à Ribécourt pour les besoins du chantier.

A noter d'ailleurs que la Société du canal Seine-Nord Europe souhaite actuellement échanger avec les opérateurs intéressés par l'exploitation envisagée du futur terminal de Ribécourt (voir encadré). 

Les déboisements vont se dérouler sur trois saisons hivernales, uniquement de septembre à mars, c’est-à-dire hors période de nidification. D’abord sur une rive, puis sur l’autre, afin de ménager aux oiseaux un habitat de report. « C’est une contrainte importante pour un chantier de l’ampleur de Seine-Nord, mais cela fait partie des mesures de réduction de l’impact du chantier sur l’environnement », souligne Antoine Lefrancq, responsable des travaux environnementaux à la Société du canal Seine-Nord Europe (SCSNE).

« Éviter, réduire, compenser »

Le chantier de Seine-Nord Europe doit, en effet, éviter, réduire et compenser ses atteintes à l’environnement, en tant que grand projet d’infrastructure et d’aménagement du territoire, comme le prévoit le code de l’environnement.

Les pêches de sauvegarde font aussi partie des mesures de réduction. À l’occasion des rescindements de l’Oise, certaines parties de la rivière se retrouvent à sec. Préventivement, les poissons ont été prélevés dans l’Oise, puis relâchés ailleurs. Les amphibiens ont pu trouver un nouvel habitat : des mares créées depuis 2017 dans le cadre de travaux de compensation.

Sur le secteur 1, c’est-à-dire la partie du canal qui empruntera la vallée de l’Oise, 391 ha de terrains sont prévus pour compenser l’impact écologique du canal, quand les dégâts à l’environnement n’ont pu être ni évités ni réduits. 165 ha sont déjà en cours d’aménagement, avec la création de mares et de bras d’eau, ou encore la plantation de haies et d’arbre. Parmi les espèces déboisées figure l’orme lisse, espèce protégée. Les graines de ces arbres ont été prélevées avant abatage et confiées au lycée horticole de Ribécourt, afin que de nouveaux sujets soient plantés dans les zones de compensation. On ne fait pas plus local !

Un canal économe en eau

La principale mesure environnementale est d’éviter les effets négatifs sur la nature. Pour un canal, il s’agit avant tout de réduire les prélèvements d’eau. Pour les besoins du chantier, par exemple pour le nettoyage des routes, il est prévu que 75 % de l’eau proviendra de récupération d’eau de pluie. Cela ne suffira pas cependant pour remplir le futur canal.

Il est prévu que l’alimentation en eau de Seine-Nord Europe proviendra de l’Oise et sera prélevée à l’écluse de Montmacq dans le bief Montmacq-Venette, partie de l’Oise où se jette aussi l’Aisne. Ces deux rivières alimenteront ainsi en eau le canal.

« Il n’y aura pas de prélèvement d’eau en nappe, tient à souligner Yannick Barbry, ingénieur hydraulique à la Société du canal Seine-Nord Europe. Le canal a été conçu pour être très économe en eau, avec une étanchéité très performante et un recyclage de l’eau aux écluses grâce à deux à quatre bassins d’épargne par écluse, selon la hauteur de chute, qui permettent d’économiser les trois quart de l’eau du sas. Le quart restant sera relevé par pompage ».

Une retenue de 14 millions de mètres cubes

Seule l’écluse de Montmacq, la moins haute, ne sera pas équipée de bassin d’épargne. Le bief de Marquion, le plus au nord du canal, sera ensuite alimenté par gravité depuis le bief de partage.

Le système de pompage, qui remontera l’eau utilisée par chaque éclusée, de bief en bief jusqu’au bief de partage, sera aussi utilisé pour le remplissage initial du canal. Celui-ci se fera au fur et à mesure de la construction de chaque bief.

« En pompant 24 heures sur 24 au débit de 6 m³/s, on remplirait le canal en quatre à cinq mois, explique Yannick Barbry. Mais en fait cela prendra au moins deux ans, car on ne peut pas pomper d’un coup une telle quantité d’eau dans l’Oise. »

Aucune alimentation par rivière n’est prévue au bief de partage. Mais une retenue a été prévue près de Péronne, à Allaines dans la vallée de Louette, qui sera remplie en hiver pour éviter de pomper dans l’Oise en période d’étiage.

Le principe, qui doit encore être validée dans le cadre des autorisations environnementales du secteur 3, consiste à stocker jusqu’à 14 Mm³ d’eau sur une surface de 65 ha :

  • Une quantité d’eau qui n’aurait été utilisée qu’aux deux tiers en 1976, année de la sécheresse historique.
  • A l’été 2022, où l’étiage a duré moins longtemps, seul le tiers de la réserve aurait été utilisé. Le dimensionnement de la retenue de le Louette a donc été prévu pour affronter les épisodes de sécheresse intense que le changement climatique annonce.

Exploitation du site multimodal du quai de Ribécourt

Dans le but de promouvoir une alternative à une solution d’approvisionnement par voie routière, la Société du Canal Seine-Nord Europe (SCSNE) souhaite imposer dans ses marchés de travaux des clauses de massification des transports d’approvisionnement par voie fluviale ou par voie ferrée.

A cet effet, elle souhaite construire un terminal ferroviaire (ci-après dénommé le Terminal) pour l’approvisionnement des secteurs 1 & 2 du chantier de construction du futur Canal Seine-Nord Europe.

Les missions de Maitrise d’œuvre pour la construction du Terminal sont en cours, les travaux de construction proprement dits devant démarrer en 2023.

La SCSNE souhaite échanger avec les opérateurs intéressés par l’exploitation envisagée du futur terminal.

Les opérateurs intéressés peuvent retourner leur questionnaire en utilisant le profil acheteur de la SCSNE, à l’adresse suivante : PLACE – Plate-forme des achats de l’Etat – Consultations – SOURCING-SECTEUR1-1 (marches-publics.gouv.fr) ou à l’adresse email communication@scsne.fr , avant le 12 juillet 2023 à 17h00.

 

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